Le 1er octobre 2015 à la Mairie du Xème au 72, rue du Faubourg Saint Martin. Avec la présence de Mme Boistard Secrétaire d’Etat pour les Droits des Femmes.

La prostitution des mineurs-es et des jeunes en France est un phénomène réel, connu de tous et souvent représenté dans l’imaginaire collectif comme une activité particulièrement visible dans certains quartiers des grandes villes, mais force est de constater qu’elle revêt de multiples facettes et qu’il existe une prostitution moins visible, notamment chez les jeunes. Ainsi, les trois équipes éducatives et sociales repèrent :

• La présence de jeunes mineurs-es sur les lieux de prostitution,

• L’apparition de conduites prostitutionnelles et de conduites sexuelles à risque chez des adolescents-es,

• Un nombre de plus en plus important d’étrangers-ères mineurs-es victimes de la traite des êtres humains,

• Qu’une part importante des jeunes, soit sortant des dispositifs de protection de l’enfance sans solution (Aide Sociale à l’Enfance ou Protection Judiciaire de la Jeunesse) ou encore pris en charge, ont recours à la prostitution. Ces jeunes ont pu connaître des faits traumatiques dans leur enfance et ont dû faire face à la précarité économique, affective ou sociale.

Le choix de cette thématique s’inscrit dans la lignée des réflexions engagées par les équipes des trois associations depuis plusieurs années sur la question de la « spécificité » de l’accompagnement des jeunes. Réflexions elles-mêmes nourries par ce que les auteurs de la recherche intitulée La prostitution de mineurs à Paris (rapport réalisé par le cabinet Anthropos en 2006) nomment les « tendances sociétales qui contribuent à la banalisation de la prostitution en lien avec la croissance des industries du sexe ». Cette banalisation conjuguée à « l’utilitarisme généralisé » offrent « un socle moral à la contractualisation de rapports sexuels non désirés sur la base de contreparties matérielles et/ou pécuniaires ». Ainsi, le recours à des « conduites prostitutionnelles » (lesquelles ne sont pas toujours reconnues comme telles) est considéré par certains-es de ces jeunes, dans le réel de leur quotidien comme une simple « variable d’ajustement » dont ils pourraient se défaire dès lors que leur situation matérielle serait plus confortable.

Ce colloque à destination des professionnels-elles de l’action sociale vise à échanger et à mieux comprendre l’évolution des conduites prostitutionnelles chez les adolescents-es et les jeunes adultes et à se doter d’outils communs pour mieux :

•  Identifier et évaluer ces types de conduites prostitutionnelles,

•  Aborder la problématique de la prostitution avec les publics accompagnés,

•  Protéger les jeunes concernés et les mettre à « l’abri » dans le cadre notamment de la loi de mars 2002

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